La Loterie en Espagne c'est pas de la rigolade. Ici il ne s'agit pas d'un nom ridicule qui rime avec Toto, d'une pimbêche qui récite des numéros dans un décors vaguement futuriste et kitch. Pas du tout. Prenons l'exemple de la loterie de Noël, le plus édifiant certainement.
En allant prendre un café avec un amie le jeudi 22 décembre au matin, je me suis étonnée de ce programme rébarbatif à la télévision, qui semblait captiver la totalité des clients de notre troquet.
Explications de mon amie : la loterie de Noël est un des événements phare en Espagne, on estime que 98% des Espagnols achètent un ticket. Impressionnant et cela mérite quelques détails.
El Surtido de Navidad, donc, se prépare en avance. Chaque organisation achète des billets pour en revendre à ses membres, et quand je dis organisation cela va des associations de quartiers aux clubs de sport, bars, entreprise et boutiques (jusqu'au vendeur de churros qui a sa camionnette dans ma rue...).
Ensuite, la loterie de Noël c'est assez compliqué, et mon amie espagnole n'a pas vraiment réussi à simplifier l'affaire. Je suis donc allée faire un tour sur Wikipedia, pourquoi faire compliqué ? Je cite : "Un billet (billete) correspond à un numéro à 5 chiffres, compris entre 00000 et 84999. Chaque billet est émis physiquement en plusieurs planches (dites "séries") d'une valeur de 200 euros. Chaque planche est composée de 10 sous-billets détachables (dits décimos), portant tous le même numéro, d'une valeur de 20 euros chacun. Ce format du "dixième de billet" est le format le plus communément acheté ; il permet d'obtenir 10 % du gain annoncé pour la série lors du tirage. En outre, certaines associations, cafés, bars, clubs, etc. achètent plusieurs séries ou plusieurs "dixièmes" et les revendent sous la forme de participations, d'un montant généralement de 2 euros (permettant donc d'obtenir 1 % du gain de la série), imprimées par leurs soins."
Vous avez compris ? Moi pas vraiment mais l'important n'est pas là. L'important c'est la suite de l'article qui explique que, comme les sous-billets d'une série sont généralement achetés dans la même ville voire la même organisation, le billet gagnant récompense généralement des personnes qui se connaissent. Par exemple, en 2006, 1800 habitants de Vic (bourgade qui en compte 30 000 en tout) ont gagné chacune 300 000 €.
A mes yeux, encore un exemple du caractère collectif et solidaire de la société espagnole.
Et puis, comme j'ai pu le constater, el Gordo ("le gros", autre nom de la loterie), est un évènement à ne rater sous aucun prétexte et certaines personnes passent leur matinée devant leur télé, quand d'autres se rendent directement sur le plateau de télévision.
Enfin, pour le côté rigolo, il faut savoir que la loterie de Noël répond à tout un cérémonial, semblant sortir tout droit des années 50. Le décor du plateau télé est minimaliste, le mécanisme du tirage volontairement anachronique et, en guise de pimbêche, ceux qui annoncent les numéros gagnants sont deux enfants de l'école privée Madrilène San Ildefonso, en uniforme.
Jajajjaja, c'est magnifique! super! Cul!
RépondreSupprimerTu t'oublié de la loterie de les trois sages (6janvier) qui populairement est appelé:
"El niño" (l'enfant)
Bienvenue à Badalone!!!!
Bises